Débat - Transhumanisme-posthumanisme
Le synode national 2013 de Lyon a approuvé un vœu pour susciter une réflexion sur les enjeux du transhumanisme.
Ce mouvement culturel et intellectuel international prône l’usage d’un ensemble de nouvelles technologies de pointe dans les domaines de la robotique, l’informatique, les nanotechnologies, la génétique, etc. pour faire émerger un homme nouveau aux performances physiques et intellectuelles considérablement accrues (par ex. une longévité de plusieurs siècles) et a l’ambition d’augmenter et d’améliorer les capacités naturelles de l’homme.
Il a pour prétention de créer une nouvelle forme d’humanité mieux connectée et plus intelligente, et va donc bien au delà de simples réparations physiques en offrant des propriétés pour accéder à des fonctionnalités inédites.
Le transhumanisme conduit au post-humanisme au delà d’un point de non retour où l’Homme, en symbiose avec les machines (Cyborg par exemple, robot autonome et intelligent), n’aura plus rien à voir avec l’être humain d’aujourd’hui. Financées aux USA par des sociétés comme Google, Apple, Facebook, Amazon (les fameux GAFA), Microsoft, IBM, la NASA, etc., les recherches sur le transhumanisme sont déjà bien avancées dans beaucoup de laboratoires et mises en application dans de nombreux domaines, en particulier dans les armées.
Le transhumanisme est déjà en place et devant l’importance prise par son développement et les problèmes que cela soulève (politiques, éthiques, philosophiques et théologiques), il est grand temps de lancer une réflexion sur ce sujet.
Face à cette toute puissance qui remet en cause le rapport de l’homme-créature au monde et à Dieu, qu’est ce qui fait notre spécificité humaine ? Est-ce un progrès décisif, pour l’ensemble de l’humanité ou pour une infime minorité ? L’homme aurait-il pris en main sa destinée (mort à la mort !) ou serait-il soumis à de nouvelles formes d’aliénation ?
C’est à ces questions que nous vous avons invités à réfléchir à la suite de la présentation des points de vue de nos intervenants :
- Vincens Hubac, Pasteur au Foyer de l’Ame (Paris 11ème) ;
- Jean-Claude Guillebaud, écrivain, journaliste et éditeur ;
- Jean-Michel Besnier, Professeur de Philosophie, Université Paris-Sorbonne.
Ce débat a été animé par Bernard Calvino, mardi 24 novembre 2015 de 20h à 22h.