Echange avec un apprenti-pasteur
Lionel Thébaud s’est prêté au jeu des questions / réponses
- Quelles ont été les « découvertes » stimulantes ou interpellantes en rapport à la vie d'une église locale au cours de ce stage ?
La taille de la paroisse et la manière dont elle est gérée par le conseil presbytéral me fait penser à une petite entreprise. Bien sûr, la métaphore a ses limites : on n’y fait pas du business et on n’y cherche pas la rentabilité (ce ne serait pas très évangélique). Néanmoins, le volume d’activités et le nombre impressionnant de personnes qui animent la vie paroissiale m’a donné le tournis. C’est une paroisse très dynamique.
- Si tu ne devais garder qu’une « leçon » de ton stage, quelle serait-elle ?
Ce qui compte le plus, en paroisse, ce ne sont pas les idées ou les visions du monde. Ce sont des choses qui comptent, évidemment, parce que de ces idées dépendent les moyens que nous nous donnons pour agir. Mais c’est du ressort du politique. La communauté croyante, elle, dépend de la foi, et ce qui la fait vivre, c’est le soin que nous mettons à être les un·e·s avec les autres, à manifester l’amour du prochain. Et j’ai vu ce soin mis en œuvre dans les différents groupes auxquels j’ai participés.
- Ce stage a-t-il modifié ta vision de ton futur ministère ?
Oui. D’une part, au contact de Christian (le pasteur Christian Baccuet, NDLR) surtout, mais aussi au travers des échanges que j’ai eus avec Andreas (le pasteur Andreas Lof, NDLR), ma vision du ministère a pris de l’épaisseur. Me retrouver dans une situation d’observation active en paroisse, où l’objectif est d’avoir la vision la plus globale possible de ce qui se fait et de la manière dont ça se fait, m’a obligé à dépasser la simple envie de voir une paroisse « à mon image ». La·le ministre doit – sans perdre son âme – faire en sorte que la paroisse reflète la diversité de la communauté qu’elle·il a en charge. C’est un grand défi, et aujourd’hui j’en ai bien plus conscience que l’année dernière.
- Comment se dessine ton futur proche ?
Au 1er juillet, je déménage à Chartres pour y prendre mes fonctions de pasteur en proposanat : ce sont deux ans durant lesquels j’aurai des sessions de formation. Puisque c’est un temps de discernement, la Commission des Ministères se prononcera, lors de la 2ème année, sur mon admission comme ministre de l’EPUdF. Ce qui donnera lieu à un culte festif de reconnaissance de ministère, si toutefois j’ai les qualités requises. Après quoi, Dieu voulant, je poursuivrai le ministère à Chartres jusqu’en 2026.
- Le mot de la faim ?
Quand je suis arrivé, j’avais faim d’apprendre, faim de vivre le ministère, et vous m’avez donné encore plus faim. Je veux dire par là que vous m’avez donné envie de manger (avec de si bons repas après nos rencontres, ce n’est pas très étonnant !). Nos échanges m’ont déplacé, ont élargi mes questions, et m’ont beaucoup stimulé. Je prie pour que vous gardiez cet amour pour l’Église. Que Dieu vous bénisse !