Françoise d'Assise et le Sultan
Chers parents,
Ce récit à raconter aux enfants est réellement inspiré par des faits de la vie de François d'Assise (1181- 1226). Il a réellement fait le voyage évoqué ici à partir de sa Toscane natale en Italie, pour aller en Terre Sainte et rencontrer un sultan puissant avec lequel il a lié des liens d'amitié. Au retour de ce voyage, François devient aveugle et compose, à la fin de sa vie, sur son lit de mort, son hymne ou cantique aux Créatures, au frère Soleil et sœur l'Eau "si précieux". François y exprime toute sa joie et reconnaissance pour les éléments de la nature qui nous entourent : le vent, le soleil, l'eau, le feu et rend grâce à Dieu, Source et Créateur de toute la création. C'est le premier chrétien en occident qui pose un regard fraternel et donc profondément respectueux sur les éléments de la Vie qui entoure l'homme. La fraternité chrétienne n'embrasse pas seulement les hommes mais tout ce que Dieu a créé et tout cela est infiniment "précieux". La relation amicale respectueuse de François avec le sultan musulman au temps des Croisade est un autre aspect intéressant de cette histoire. François refuse de voir dans l'autre un ennemi et préfère en faire un ami, dépassant les confrontations si violentes au temps des croisades entre chrétiens et non chrétiens.
François d’Assise et son voyage vers le pays de Jésus.
Trame de l'histoire :
- le projet de voyage de François et la réaction de ses amis
- le voyage à travers la campagne vers la mer ( mère, étoiles et lune, feu)
- le voyage sur mer ( soleil, l’eau et le vent)
- la rencontre avec le sultan
- ils deviennent amis
- visite de la terre sainte et retour en Italie
- le chant sur la création ; François devenu aveugle
Un certain François, qui vivait à Assisse au cœur de l'Italie, et qui avait depuis sa jeunesse cherché à se faire un ami de Jésus et un frère pour les pauvres de son pays, dit un jour à ses amis : " J’aimerais visiter le pays ou Jésus a vécu ! J’aimerais visiter la Palestine, et voir de mes propres yeux Jérusalem où il est mort et Bethlehem où il est né. »
Ses amis lui disent : « Mais c’est un très long et dangereux voyage, frère François. Cela prend plusieurs mois à travers la terre et la mer. Mais surtout : le pays de Jésus est depuis longtemps occupé par le Sultan qui n’est pas chrétiens et qui fait tuer les chrétiens par ses soldats. Même les chevaliers chrétiens qui sont allés là bas n’ont pas pu le chasser du pays de Jésus, tellement il est puissant ! ».« Mais moi je ferai confiance à Dieu pour qu’il m’aide, répond François à ses amis. J’aimerais bien rencontrer le Sultan pour lui parler de Jésus.
Dès demain nous y allons. Nous allons à pied jusqu’à la mer et nous trouverons un bateau qui nous mènera vers la Palestine. Un peu de nourriture, un sac, une couverture et un bâton nous suffiront. Les gens dans les villages nous donneront de la nourriture si nous disons que nous sommes des pèlerins pour la terre Sainte, le pays de Jésus ! »
Ainsi parti François avec ses amis dès le lendemain. Ils allaient de village en village jusqu’à la mer. Souvent sur la hauteur d’une colline François s’arrêtait et regardait les beaux paysages, les champs et les vignes de l’Italie, et toujours il s’exclamait : « Seigneur tu as créé la terre si belle et si magnifique. Elle nourrit les hommes comme une mère nourrit ses enfants ! » Ils dormaient la nuit tous ensemble autour d’un feu sous la belle étoile.
Une nuit François disait à ses amis : « Regardez les étoiles et la lune, elles éclairent pour nous la nuit pour que nous n’ayons pas peur. Regardez comme elles sont belles les étoiles et la lune. Elles sont comme des sœurs gracieuses et belles, charmantes à regarder. Et le feu qui nous réchauffe n’est-il pas comme un frère pour nous, tellement il nous fait du bien quand la nuit est froide. Loué soit Dieu pour notre frère le feu et pour la lune et les étoiles nos sœurs » Ainsi parlait François à ses compagnons parce que toute la création lui parlait de la bonté de Dieu.
Arrivé à la mer, François et ses compagnons prirent le bateau et pendant plusieurs semaines. Ils voguèrent sur la mer sous le soleil radieux et clair de la méditerranée. Un vent fort et favorable poussait le bateau en avant vers le ciel bleu de l’horizon. Un jour des dauphins sautaient autour le batteau, bien visibles dans l’eau claire de la mer.
Et François s’exclamait : « Mes amis, remercions Dieu pour la beauté de sa création. Pour notre frère Soleil et sa lumière magnifique, si beau et rayonnant ! Remercions Dieu pour notre sœur l’eau qui est si clair, précieuse et pure. Remercions Dieu pour notre frère le vent qui est si fort, capable de nous amener vers le pays de Jésus en poussant notre grand bateau ! Sans notre frère Soleil, sans notre sœur l’eau, sans notre frère le vent, la vie serait bien moins belle sur terre ! N’oublions pas que c’est Dieu qui les a faits pour nous tenir compagnie sur terre ! »
Quelques semaines plus tard François et ses amis arrivèrent au pays de Jésus. Très vite les soldats du Sultan avaient repéré ces quelques chrétiens arrivés de l’Italie. Sur leur cheval et avec leurs grandes épées ils faisaient peur à tous, sauf à François. Il leur dit « Mes amis, j’ai un message important pour votre chef le sultan, amenez moi chez lui ! ». Impressionnés par le calme, l’assurance et le visage rayonnant de François, les soldats firent comme il demandait.
Quand François s’est trouvé nez à nez avec le Sultan il lui a dit : « La paix du Dieu Tout puissant, qui a crée tous les hommes pour qu’ils soient des frères, soit avec vous et avec tous vos soldats !». Le Sultan, après que cette salutation a été traduite par ses traducteurs, a été tout surpris par ses paroles de paix d’un chrétien parce que depuis des nombreuses années, les chrétiens venaient avec leurs soldats lui faire la guerre. Mais ce petit bonhomme avec un visage si bon et si joyeux lui parlait de paix et de Dieu. Et le sultan a dit à François : « Venez à ma table monsieur François d’Assise parlez moi de votre Dieu. Et de ce que vous êtes venu chercher ici ».
Ainsi François s’est fait un ami du Sultan, l’ennemi de tous les chevaliers chrétiens venus de l’occident. Il lui a parlé de Jésus, bien que le Sultan soit resté musulman. François lui a dit : « Je n’insiste pas parce que je vois bien que tu crois en Dieu, le Dieu unique qui est aussi notre Dieu. Sois un homme juste, un homme de paix et Dieu sera avec Toi ! » Ils se sont quitté comme des amis. François et ses compagnons ont pu visiter en toute tranquillité et sécurité les endroits où Jésus avait vécu : Bethlehem ou il était né, Nazareth où il avait grandi et vécu avec Joseph et Marie et ses frères et sœurs, et Jérusalem où il était mort.
Au retour en Italie François a raconté toute cette histoire à ses amis de la ville d’Assise. Sa rencontre avec le Sultan bien sûr mais aussi toute la beauté de la création de Dieu qu’il avait admiré tout au long du voyage et qui avait rempli son cœur d’une très grande joie. Pour exprimer la joie et l’amitié qu’il avait senties pour la création de Dieu, il a écrit un poème. Plusieurs années après quand François devient aveugle et malade, il demanda très souvent à ses amis de lire ou de chanter ce poème. Et chaque fois son cœur était plein de joie pour Dieu et sa création.
FIN