Inauguration de la chapelle de la rue Madame le 3 décembre 2021 : texte des discours. — Église protestante unie de Pentemont-Luxembourg - Communion luthérienne et réformée

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Inauguration de la chapelle de la rue Madame le 3 décembre 2021 : texte des discours.

Texte des interventions de Gilles Camincher, Nicolas Chaine, Christian Baccuet et Andreas Lof.

Inauguration de la chapelle de la rue Madame. 3 décembre 2021.

 

Mot d'accueil par Gilles Camincher, président du Conseil presbytéral

 

Chers amis,

Vous êtes venus nombreux pour partager la joie de l’inauguration de cette chapelle rénovée. Soyez-en vivement remerciés. La présence de chacune et chacun d’entre vous non seulement nous met en joie, mais aussi nous porte.

Notre paroisse est au contact de bien des communautés, qui sont représentées ce soir ou ont manifesté leur bienveillance. Nous y sommes très sensibles.

Je salue :

Le père Gabriel Sampré, curé de Notre-Dame-des-Champs,
Le père Nicolas Rousselot, chapelain de St Ignace,
et le père Henri de La Hougue, curé de St Sulpice.

Je salue les pasteurs :

Samuel Foucachon de l’Eglise protestante réformée évangélique de la rue de Nesle,
Matthieu Sanders de l’Eglise baptiste de la rue de Sèvres,
James Moukoko de l’Eglise baptiste de la rue de Lille,
Matthew Glock, coordinateur de l’Entente évangélique rive gauche.

Je salue les pasteurs de l’Eglise protestante unie de France :

Samuel Amedro, président du conseil régional de l’Eglise protestante unie
Lendo Makunga du Kremlin-Bicêtre et président du consistoire,
Nathalie Chaumet de l’Annonciation,
Jean-Christophe Robert d’Auteuil,
Simon Wiblé de la paroisse du St Esprit
Corine Gibello Bernette, présidente du conseil presbytéral de la paroisse St Jean.

Je salue Valérie Nicolet, doyenne de l’Institut protestant de théologie.

Je salue les responsables des Eglises qui célèbrent leur culte dans nos locaux, et qui sont aussi chez elles :

l’Eglise protestante malgache en France,

l’Eglise presbytérienne du Cameroun,

et Trinity Church.

 

Le terme "inauguration de la chapelle..." n’est pas forcément approprié. Il ne s'agit pas non plus d'une nouvelle "dédicace », car depuis sa construction en 1857, le temple du Luxembourg n'a jamais cessé d'être dédié au service de la Parole, malgré les contraintes factuelles liées aux travaux récents puis aux confinements.

Il s'agit plutôt de fêter ensemble le retour effectif à sa mission de ce temple rénové, embelli et sécurisé.

Pour concevoir puis mener à bien ce projet, il a fallu que tout un collectif, un collectif large, se mette en mouvement, propulsé par une vision commune, un espoir.

Ou plutôt qu’un espoir, une espérance. Ce qui n’est pas la même chose, pour notre communauté et dans nos vies.  

Dans l’espoir humain, ce sont les réalités d’aujourd’hui qui déterminent les possibilités de demain. On n’a rien sans rien.

L’espérance chrétienne, c’est tout différent. J’allais dire, c’est l’inverse. C’est la réalité de demain, celle d’une vie en abondance dans l’union du Père éternel, dans son amour inconditionnel, qui définit les possibilités d’aujourd’hui, parce que cette espérance donne la valeur ultime à nos vies . Et nous propulse.

Elle propulsait déjà les créateurs de cette chapelle. En 1907, pour en célébrer le cinquantenaire, le pasteur Jacob Keller faisait mémoire de ses fondateurs en soulignant leur attachement à la lecture de la Bible, où se puisait leur détermination.

Le pasteur Keller disait :

« C'était d'un cœur ému et reconnaissant qu’ils y lisaient que “Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle” ».

Et il poursuit : « Ils avaient fait l’expérience personnelle de la puissance de l’Evangile pour soutenir l’homme au milieu des plus dures épreuves, pour le fortifier, pour faire jaillir en lui une source de paix, et de confiance que ni les richesses ni les honneurs ne peuvent donner, que la souffrance et les afflictions ne peuvent pas tarir. »

C’est cette expérience qui nous est transmise et qu’il nous est donné de vivre à notre tour. Reçue par l’action du Saint-Esprit, par le témoignage des générations qui nous ont précédés.

Et par la prédication des pasteurs qui se sont succédés à cette chaire. C’est pourquoi nous recevons avec une émotion, une tendresse et une reconnaissance particulières la présence parmi nous ce soir de nos anciens pasteurs : Samuel Sahaghian, Simon Wiblé, Jean-Paul Morley ; et nous gardons mémoire des autres, que nous avons connus, notamment le pasteur Serge Oberkampf.

Oui, c’est bien par l’Espérance que notre communauté s’est mobilisée pour rénover cette chapelle, à peu près depuis 10 ans. Chacun y a apporté une contribution à sa façon.

C'est le Seigneur qui donne à l'Eglise les moyens d'accomplir sa mission, c'est vers Lui que monte en premier notre reconnaissance.

 

Il nous revient aussi, et c’est une joie, d’adresser des remerciements chaleureux à toutes celles et ceux qui ont mis leur engagement, leurs talents, leurs moyens, au service de cette rénovation. Pardon à celles et ceux que je vais oublier de mentionner, et qui ont aussi compté.

D’abord a été constitué une Commission Chapelle : avec Arnaud Latscha, alors président du conseil presbytéral, Nathalie Ballot-Lena, Andreas Lof et Nicolas Chaine.

L’architecte de grand talent, Mme Marie-Amélie Tek a parfaitement concrétisé les orientations d’ensemble :

Rester fidèle à l’esprit des lieux,
relever le défi technique de leur assurer une nouvelle viabilité,
tout en apportant une dimension de créativité joyeuse, dont les vitraux sont une expression particulièrement réussie. 

Je souhaite mentionner les entreprises : Top Elévation, Coriabois, Metafer, Kipa, Profil'Scène, Staff en Seine, Batidéco LL, France Vitrail, Denys Audio

Et Yves Fossaert, le facteur d’orgue.

Je souhaite remercier en votre nom Loup Cornut, la responsable administrative de la paroisse, pour l’immense travail de relation avec les entreprises qu’elle a accompli.

Et Elise Akopcan et Moise Mounkoro, pour leur travail de réalisation de films.

Je ne saurai assez remercier en votre nom Nicolas Chaine, chef de projet.

Les membres expérimentés de notre communauté, qui sont comme les tisons du foyer, ont apporté leurs précieux conseils : Jean-Matthieu Hellich, Laurent Heilmann, Matthieu Kiss, Paul-André Bolgert, François Matter, Jean Fonkenell.

Une équipe a été formée pour le financement du projet : avec Denis Soubeyran, Laurent Bruneton, Alexia Tye, Cécile Henry. Et Antoine Bouvatier et Hélène Brown de Colstoun qui ont pris le relais pour le gros travail de suivi financier de fin de chantier.

Je remercie en votre nom les très nombreux donateurs, qu’ils soient membres ou non de notre communauté. Des personnes et des institutions, qui ont répondu à notre appel :

L’Eglise protestante unie
La Fondation pour l'aide au protestantisme réformé
La Fondation pour les institutions protestantes européennes
La Fondation du protestantisme et la Fondation Martin Bucer.

Je remercie tous les paroissiens.

 

En ces lieux si bien rénovés, que chacun, chacune, puisse se sentir et se savoir chez soi, sur son chemin de foi ;

et trouve ici un espace de convivialité, de partage et de vie fraternelle.

 

 

Présentation des travaux par Nicolas Chaine, chef de projet rénovation chapelle

 

Pour apporter un témoignage sur ce chantier magnifique, je ferai 3 remarques.

Touche pas à mon temple.

On raconte qu'autrefois on avait fait, à son décès, l'inventaire précis des biens d'un notable protestant cultivé et pieux; dans sa bibliothèque on avait trouvé les classiques grecs et latins, les écrivains du  siècle des lumières, et, bien sûr, des sermons, des oeuvres de Calvin, les pères de l'Église,.....mais pas de bible! C'est dans sa chambre, avec ses caleçons, qu'on avait trouvé 2 ou 3 bibles.

La bible pour lui ne se rangeait pas dans la catégorie «livres»; c'était dans l'intime, le très personnel.

Il en va de même  pour le  temple de la paroisse; il n'entre pas dans la catégorie «bâtiments recevant du public», comme l'école, la mairie, la Sécurité Sociale....Le paroissien a avec son église  une relation très personnelle, intime, presque charnelle,  un attachement, une appropriation même. On pourrait croie que pour  notre  chapelle, ce sentiment d'appropriation est dû au fait que, construite par nos prédécesseurs, elle est effectivement la propriété de notre église; mais ce n'est pas ça. Je me souviens qu'au moment de la fusion de Pentemont et du Luxembourg, j'étais conseiller presbytéral alors, notre cher Serge Oberkampf, est arrivé comme un éléphant dans un magasin de porcelaine rue de Grenelle et a décidé de changer de place et l'ambon et la bible. Ouh là là! Il a  fallu faire machine arrière, et des soins et du  temps pour panser les blessures.

On comprend bien qu'un Conseil Presbytéral qui veut la paix et la tranquillité ne doit surtout rien changer dans le temple dont il a la charge!

 

Notre temple est beau

C'est Marie- Amélie Tek, notre architecte, qui un jour, alors que la phase préparatoire des travaux était achevée et que le temple était tout nu, nous a fait cette remarque:  «  Vous ne vous rendez pas compte comme votre temple est beau» !

Je l'ai pris pour moi, mais je n'étais sûrement pas le seul concerné; sous ses couches de repeints et de crasse, sous le voile que l'habitude met sur nos yeux, on ne voyait plus, on ne savait plus que notre chapelle était belle.  Et pourtant c'est un très bel ensemble architectural Napoleon III, qui pourrait parfaitement être classé, tant il est harmonieux, complet, de proportions élégantes ; il est de plus très homogène, à l'image de la cité de Jérusalem dans le psaume 122  qui forme « un ensemble bien uni ».

 

Continuité

Si chacun de nous est si attaché à son temple, si en plus il est beau, on comprend que c'est bien plus de continuité que de changement qu'il fallait charger la barque de la restauration !

Oui, mais ce n'est pas si simple; on n'allait pas dépenser tant d'agent et tant d'énergie pour réaliser ce qui n'aurait été qu'un pastiche du temple de nos arrière-grands-parents. Il fallait quand même profiter de cette occasion pour faire de cette chapelle notre contemporaine.  Que ce temple reste le même, mais que la modernité soit là.

Le Saint Esprit nous a aidés; ça coûtait la même chose de  refaire les vitraux à l'identique, ou de faire des nouveaux vitraux ( de toutes façons il fallait les changer: comme ils étaient troués, on chauffait la rue, et ils menaçaient de tomber). Un excellent maître-verrier nous a  fait une proposition très belle, et des donateurs se sont tout de suite manifesté qui proposaient de faire un don spécialement affecté aux nouveaux vitraux. Un bon vent s'est mis à souffler dans la voile de notre barque de la restauration;  tout s'est enchainé: comme les vitraux côté rue retrouvaient toute leur hauteur, il a fallu faire des garde-corps et le métallier nous a proposé un très beau dessin qui suivait celui des vitraux, puis les couleurs, un dispositif très intelligent pour la lumière, et bien sûr, là encore avec d'excellentes entreprises, tout ce qui ne se voit pas!

 

Conclusion

Honnêtement, tout ça n'a pas été facile....

Parce que chaque paroissien est très attaché à «son» temple, chacun a une idée, un désir particulier, et arrivent au Conseil Presbytéral, naturellement soucieux du consensus nécessaire, des recommandations très précises....et non conciliables entre elles! La création d'un consensus passait par un chemin critique très étroit, il a fallu de la diplomatie, de la patience. Gilles Camincher a parlé, mais comme leConseil Presbytéral ne peut pas se remercier lui même, je le fais en votre nom.

Pas facile non plus la conduite du chantier; quand le maître d'oeuvre et le maître d'ouvrage sont deux personnes physiques, ou même si le maître d'ouvrage est une collectivité, mais représentée par un patron qui a pleins pouvoirs, c'est simple. Mais quand le maître d'ouvrage est un collectif, qui plus est, un collectif qui doit rendre des comptes en temps réel, et, pour parler crûment, rendre compte à des gens qui ont la main sur le robinet, c'est très difficile.. On comprend que le maître d'ouvrage soit stressé, empêtré qu'il est dans les désirs, voire les critiques, de ceux qui l'ont désigné, et qu'il ne puisse pas toujours suivre le tempo prévu; on comprend aussi que le maître d'oeuvre s'impatiente qui n'a pas en face de lui un « décideur » autonome.

Enfin même pour les donateurs, ce n'était pas si simple. Nous sommes dans un église qui est fière encore d'avoir célébré le culte dans des grottes ou sous des châtaigniers , une église qui peut célébrer le culte saintement dans un garage ou un camp scout. Une église enfin à qui l'évangile redit tout les jours que si on a de l'argent, il faut le donner aux pauvres.

Mais, vous le voyez, toutes ces difficultés ont été surmontées! C'est que, vous l'avez compris, ce n'est pas seulement un patrimoine matériel que nous avons sauvegardé, embelli. C'est bien sûr un patrimoine spirituel. Comme une prière de reconnaissance au Seigneur, une prière de pierre de bois, de câbles, de verre, de fer...

 

 

Message du pasteur Christian Baccuet

 

Il manque quelque chose dans cette chapelle… et pourtant l’essentiel est là !

 

L’essentiel est là, c’est-à-dire des personnes en chemin de foi, une communauté vivante rassemblée autour du Christ, dans la communion du Saint-Esprit, heureuse de vivre et de partager l’Evangile.

Dimanche après dimanche, mais aussi en d’autres occasions dans ce temple et dans celui de Pentemont, et tous les jours de la semaine dans les salles de ce bâtiment, notre communauté vit, à sa manière, dans la suite de la première Eglise, dont le livre des Actes des Apôtres nous dit que, juste après Pentecôte, « ils étaient assidus à l'enseignement des apôtres, à la communion fraternelle, au partage du pain et aux prières » (Actes 2, 42).

Le livre des Actes nous décrit au fil de ses pages la manière dont les premiers chrétiens vivaient et partageaient leur foi en Jésus-Christ, leur espérance d’une terre et d’un ciel renouvelés, leur amour mutuel. Il nous le dit à travers les joies et les crises, dans la fraternité à la fois belle et difficile dont l’Esprit saint est la source, au sein de la communauté et autour d’elle, en paroles et en gestes.

 

Traditionnellement, on dit que la mission de l’Eglise se décline en quatre dimensions.

Le culte, qui nous rassemble pour écouter la Parole, partager le repas du Seigneur, célébrer le baptême, prier, et qui irrigue le quotidien ce chacun.
Le témoignage, qui nous pousse à partager la joie de l’Evangile auprès de ceux qui nous entourent, dans cette cité où nos vies se déroulent, et bien au-delà grâce à internet, et à accueillir dans ces lieux des groupes, des événements, des concerts.
La diaconie, qui nous engage à la solidarité avec les plus démunis, à lutter pour la justice et la paix.
La communion, qui nous appelle à tisser des liens fraternels au sein de notre communauté et avec les Eglises qui nous entourent ; je salue ici les frères et sœurs des autres paroisses de notre Eglise, et celles et ceux des autres Eglises qui se réunissent dans nos murs ou en d’autres lieux, protestantes, évangéliques, catholiques. Cette communion en Christ est l’espérance d’une communion promise à toute l’humanité.

Nous vivons cette mission ici, en ce lieu, vaille que vaille, avec comme mot d’ordre la parole de Philippe à Nathanaël, au début de l’évangile de Jean : « Viens et vois » (Jean 1, 46). Viens voir ce que nous vivons de l’Evangile !

 

Pour dire cet essentiel, tout dans cette chapelle a du sens.

Les portes ouvertes, les bancs pour que l’assemblée se rassemble, l’orgue et le piano pour soutenir son chant, la lumière, le son...
L’étoile de David, symbole du judaïsme, racine qui nous porte, par lequel nous vient la promesse lumineuse du Messie.

Et puis les quatre signes que l’on trouve dans tout temple réformé :

La Bible ouverte, d’où rayonne la Parole de Dieu dont les nouveaux vitraux symbolisent la diffusion joyeuse de sa lumière.
La chaire d’où est proclamée cette Parole qui bouscule et réconforte, qui relève et fait grandir.
La table de communion, autour de laquelle nous faisons cercle pour partager le repas du Seigneur.
Et la croix.

 

La croix ?

L’essentiel est là, et pourtant il manque encore la croix dans cette chapelle.

Croix accrochée au mur et qui oriente nos regards. Croix qui rappelle la proximité de Jésus avec notre humanité et nos souffrances. Croix nue car le Christ n’y est plus ; ressuscité, vivant, il nous offre de le suivre dans une vie renouvelée, nous ouvrant à une espérance à partager : la vie est plus forte que la mort.

La croix n’est pas encore accrochée dans ce temple. Après les murs, les vitraux, l’éclairage, après le son, après l’orgue, il reste une phase qui n’a pas encore été menée à son terme dans la rénovation de notre temple, c’est celle du mobilier liturgique.

Nous avons continué à utiliser ces derniers mois la table de communion et le lutrin, et la croix a été décrochée pour les travaux. Nous attendons d'avoir le projet définitif pour percer le mur ! D'autant plus que le positionnement et la taille de la nouvelle croix seront adaptés à la projection du culte du soir.

Le Conseil Presbytéral travaille donc sur ce sujet et a consulté pour cela trois entreprises en leur donnant un cahier des charges sur les 3 éléments de ce mobilier : la table, le lutrin et la croix.

La chaire ayant été rénovée, l’harmonie entre elle et ces trois nouveaux éléments fait partie des critères de choix.

Nous avons reçu plusieurs propositions, et nous allons les présenter à la communauté paroissiale, espérons en janvier, pour que les paroissiens s’expriment sur ces projets afin d'éclairer la décision du CP.

 

La croix manque encore, mais elle n’est qu’un objet. L’essentiel est là : Dieu notre Père, le Christ au milieu de nous, l’Esprit saint qui souffle en nous la respiration de Dieu.

 

Nous vivons l’Evangile ici, bonne nouvelle pour notre monde, qu’exprime ainsi la Déclaration de foi de l’Eglise protestante unie de France :

 

« En Jésus de Nazareth, Dieu révèle son amour pour l’humanité et le monde.

L’Église protestante unie de France le proclame avec les autres Églises chrétiennes. Sur la lancée de la Réforme, elle annonce cette bonne nouvelle : Dieu accueille chaque être humain tel qu’il est, sans aucun mérite de sa part. Dans cet Evangile de grâce, au cœur de la Bible, se manifeste l’Esprit de Dieu. Il permet à l’Église d’être à l’écoute des textes bibliques et de se laisser conduire par eux au quotidien.

Dieu nous a créés, nous invitant à vivre en confiance avec lui. Nous trahissons pourtant cette confiance, et nous voilà confrontés à un monde marqué par le mal et le malheur. Mais une brèche s’est ouverte avec Jésus, reconnu comme le Christ annoncé par les prophètes : le règne de Dieu est déjà à l’œuvre parmi nous.

Nous croyons qu’en Jésus, le Christ crucifié et ressuscité, Dieu a pris sur lui le mal. Père de bonté et de compassion, il habite notre fragilité et brise ainsi la puissance de la mort. Il fait toutes choses nouvelles !

Par son Fils Jésus, nous devenons ses enfants. Il nous relève sans cesse : de la peur à la confiance, de la résignation à la résistance, du désespoir à l’espérance.

L’Esprit saint nous rend libres et responsables par la promesse d’une vie plus forte que la mort. Il nous encourage à témoigner de l’amour de Dieu, en paroles et en actes.

Dieu se soucie de toutes ses créatures. Il nous appelle, avec d’autres artisans de justice et de paix, à entendre les détresses et à combattre les fléaux de toutes sortes : inquiétudes existentielles, ruptures sociales, haine de l’autre, discriminations, persécutions, violences, surexploitation de la planète, refus de toute limite.

Dans les dons qu’elle reçoit de Dieu, l’Eglise puise les ressources lui permettant de vivre et d’accomplir avec joie son service : proclamation de la Parole, célébration du baptême et de la cène, ainsi que prière, lecture de la Bible, vie communautaire et solidarité avec les plus fragiles.

L’Église protestante unie de France se comprend comme l’un des visages de l’Église universelle. Elle atteste que la vérité dont elle vit la dépasse toujours.

A celui qui est amour au-delà de tout ce que nous pouvons exprimer et imaginer, disons notre reconnaissance.

« Célébrez Dieu, car il est bon et sa fidélité dure pour toujours. » (Psaume 118,1) »

 

Nous avons la joie de vivre cela ici et autour de nous. Que le Seigneur nous aide à la partager davantage !

 

 

Prière par le pasteur Andreas Lof

 

Dieu notre père, Dieu de Jésus Christ, Ami des hommes,

nous voulons maintenant nous tourner vers Toi, et t'exprimer toute notre joie et notre reconnaissance.

Oui, nous sommes dans la joie ce soir avec tant d'amis qui ont répondu à notre invitation, pour fêter ce soir l'inauguration de notre chapelle de la rue madame, rénovée, restaurée et embellie.

Seigneur, si nous sommes dans la joie de cette nouvelle fonctionnalité et beauté retrouvée de ce lieu, c'est avant tout pour que l'annonce de l'Evangile, le chant et la prière puisse y résonner et s'y vivre, au sein de notre communauté protestante et d'autres communautés chrétiennes qui prient dans ce lieu, pour que l'Evangile de Jésus Christ reste vivant parmi nous comme une source de vie, de fraternité et d'espérance pour nous-mêmes et pour le monde.

Ce soir nous voulons Te dire merci! Merci pour toutes ces personnes, qui par leur temps, leur engagement, leur savoir-faire, ont permis de réaliser ce projet, ceux qui étaient en premier ligne et ceux qui d'une manière modeste ou cachée y ont apporté leur part. Merci pour toute cette synergie, toute cette générosité, cette volonté commune pour rendre un éclat tout neuf à ce lieu, si cher à notre cœur.

Cette chapelle protestante en plein cœur de Paris, nous l'avons héritée de nos ancêtres. En plein milieu du 19 e siècle, avec peu de moyens, ils ont placé leur confiance en Toi pour le construire et en faire un lieu de culte protestant. Nous rendons grâce ce soir pour toutes ses générations, depuis le milieu du 19e siècle, qui nous y ont précédé pour y vivre et chanter leur foi. Nous Te rendons grâce pour les pasteurs qui y ont prêché, les musiciens qui y ont accompagné le chant de l'assemblée, les organistes qui y ont fait sonner le beau petit orgue.

Sois béni pour la merveilleuse acoustique de ce lieu qui a fait le bonheur de tant de chorales, comme notre chorale paroissiale, qui s'y retrouvent depuis tant d'années pour y chanter avec bonheur. Merci pour cette espace artistique appréciée et recherchée par des nombreux chanteurs et musiciens et cette porte ouverte sur la ville, sur notre quartier par la musique et la culture.

Seigneur, puisse ce lieu de culte, offrir aux hommes et femmes que nous sommes et ceux  qui nous entourent, ceux qui le fréquentent le dimanche ou en semaine, toujours et encore longtemps être un lieu de paix et d'accueil,  un lieu de rencontre avec d'autres et avec Toi, un lieu de fraternité humaine au-delà de toute appartenance religieuse, un lieu où on se pose et se repose,  un lieu qui laisse venir Ta lumière en nous pour qu'elle rayonne de mille manière à travers nos vies comme la lumière qui illumine ses vitraux. Un lieu enfin, où l'Evangile de Jésus Christ nous envoie vers les autres, pour être des hommes et de femmes de paix, de bonté et de solidarité, auxquelles ce monde aspire.

Seigneur, nous avons renouvelé cette chapelle, mais nous te demandons que tu viennes avant tout renouveler nos vies. Viens-nous renouveler à l'intérieure de nous-mêmes, pour que la beauté du Christ et de son message rayonne dans nos vies, par l'amour fraternel qu'il nous inspire.

Que cette chapelle puisse être ce lieu où l'annonce de l'Evangile vienne renouveler toujours à nouveau notre communauté pour qu'elle soit, par ta grâce et par la puissance de ton souffle Saint, une communauté vivante, aimante et rayonnante au milieu des hommes. C'est ce soir ce que nous te demandons avec la confiance que tu es capable de faire bien au-delà de nos fragilités et de nos limites humaines.

Oui, notre confiance est en Toi, Dieu dont la fidélité et l'amour nous porte de génération en génération.  Amen.