Le don, un acte de foi anti-crise de la Covid-19
Le don, un acte de foi anti-crise de la Covid-19
Quel est l’état financier d’une paroisse comme l’Église protestante unie de Pentemont-Luxembourg, au lendemain du confinement, alors que la situation sanitaire impose de nouvelles restrictions et que nous traversons une crise inédite, dont les conséquences financières et économiques restent à venir ? Est-ce que l’EPUPL est en crise financière ?
Il est encore trop tôt pour répondre à cette question ; l’habitude étant bien ancrée dans cette paroisse d’attendre la toute fin de l’année (et les derniers jours de décembre) pour envoyer son don nominatif à l’église, sans prendre en considération l’angoisse que cela ne manque pas de faire peser sur des générations de trésoriers.
Les tendances que l’on peut déceler sont néanmoins, à l’heure actuelle, positives. Cette crise sanitaire ne s’annonce pas comme une crise de foi. En effet, si on analyse le don comme un acte de foi (je donne car je crois – ce qui confère au don, à mon sens, le caractère d’une forme de grâce), les paroissiens de l’EPUPL n’ont pas perdu la foi ! On a perdu beaucoup de ressources liées à l’impossibilité d’utiliser nos bâtiments, mais, à date, les dons nominatifs ne se sont pas taris, mieux même, leur niveau est légèrement supérieur à celui de l’année dernière à la même pareille période. Soyez-en remerciés !
Cela tombe bien, la paroisse n’est pas riche, ou, dit autrement, la paroisse n’est pas assise sur des réserves. Rien ne nous permettrait donc d’absorber une baisse des dons. Pourquoi ? Car tout ce que nous avons, nous le dépensons. C’est la politique historique de l’EPUPL !
La paroisse est aussi généreuse. Aussi généreuse que ses paroissiens le sont. La paroisse est à l’image de ses paroissiens en somme. Cela dit, elle ne peut pas être plus généreuse que ses paroissiens, dont les dons représentent les deux tiers de ses ressources, le reste provenant des participations aux frais versées par les personnes et autres associations cultuelles qui occupent nos locaux, qui, par définition, ne visent pas à nous faire gagner de l’argent, mais uniquement à ne pas en perdre.
Si on doit donc apprécier la richesse à l’aune de ce qu’il y a dans les caisses, la paroisse est pauvre. Mais faudrait-il qu’il en soit autrement ? Une association cultuelle est-elle faite pour générer un profit ?
La réponse est dans l’objet de l’association : l’objet d’une association comme la nôtre est de prêcher la Parole et participer au rayonnement de l’Évangile. L’argent que nous collectons doit uniquement servir cet objectif.
Pour servir cet objectif, à savoir recevoir et tenter de susciter les dons, nous n’avons plus qu’à prier, qu’à prier et croire, croire que la générosité des paroissiens permettra toujours, in fine et malgré tout, même la crise de la Covid-19, de faire valoir nos valeurs d’entraide et d’amour, et ce en responsabilité, chacun à l’aune de ce qu’il peut faire.
En effet, le don est un acte personnel, introspectif, qui touche à l‘intime puisqu’il participe à la foi. Il n’y a pas de petit don, ni de gros don d’ailleurs, car chacun doit faire un don au mieux de ses ressources. L’important est que les dons soient à votre image, nombreux et généreux. Au regard du nombre de personnes inscrites dans nos fichiers, celles qui participent à la vie financière de l’EPUPL sont trop peu nombreuses (40%). Et surtout ce chiffre est en baisse continue (401 en 2013, 355 en 2016, 308 en 2019). Cela semble incroyable à croire. Pourtant, croire sans donner, c’est un peu comme ne pas pratiquer. En effet donner c’est s’investir. Pas de don, pas de foi. Pas de foi, pas d’église. Penser que les finances sont l’apanage et la responsabilité de quelques-uns, c’est oublier que même les fonds destinés à entretenir nos bâtiments et à en permettre le fonctionnement, payer les salaires de ceux qui s’emploient à les entretenir, ne servent qu’à accueillir l’expression de notre foi, chez nous, dans notre paroisse. Pour le reste, ils servent à porter la Parole à l’extérieur.
C’est là qu’on comprend mieux que la richesse de l’EPUPL ne ressort pas du montant que nous collectons, mais du nombre des personnes qui donnent.
Participer à faire passer ce message autour de vous pour qu’à la fin de l’année on puisse effectivement constater que la crise sanitaire, économique et financière que nous traversons ne se traduit pas en crise de foi, mais qu’au contraire elle participe à nous faire réaliser ce qui est fondamental, l’expression de nos valeurs chrétiennes, au service desquelles le don de chacun est précieux, car il montre qu’on continue à y croire !
« J’ai mis ma confiance dans le Seigneur, je ne chancellerai pas ». (Psaume 26, 1.b)
Antoine Bouvatier, Trésorier de l'EPUPL