Sportifs de haut niveau pour Dieu
Sportifs de haut niveau pour Dieu
Prédication du dimanche 23 mars 2025, par la pasteure Sophie Ollier
Lecture biblique : Esaïe 40, versets 27 à 31 et Luc 3, versets 10 à 18
La fatigue ! Voilà ce que me font remonter les personnes que je vois ces dernières semaines ! De la fatigue qui s’accumule et très peu de « solutions » pour sortir de cette fatigue. « C’est habituel, « c’est comme ça », « je peux pas faire autrement », « on tient »… Et 3 mois après les fameuses « bonnes résolutions » du nouvel an, nous en sommes là ! Et je ne vous parle même pas des jeunes du KT ou du Groupe de jeunes… En plus de la fatigue ils sont soumis à un stress énorme ! Lorsque je leur demande comment ça va, peu me réponde « trop bien » ! Si vous ne ressentez, vous, pas de fatigue, je me réjouis pour vous ! Mais rien n’empêche d’être alerte.
Aujourd’hui, pour une grande partie de la population, les week-ends ne sont plus reposants, les vacances ne le sont plus non plus. Notre société va plus vite, va plus loin, tout s’accélère tout le temps, nous ne trouvons plus le temps de, nous ne prenons plus le temps de ! Et je ne parle pas des sujets de tension dans le monde qui ajoute à la fatigue psychologique. Si nous posons la question à nos parents, nos grands-parents, ils nous diront que tout à l’époque n’allait pas aussi vite, ils n’étaient pas aussi « speed » que nous ! Plus encore, ce sont dans des choses matérielles que nous nous épuisons !
Et le pire, c’est que tout cela nous prend toutes nos forces, toute notre énergie. Les rdv se multiplient, les activités se multiplient, les mails, textos, coups de téléphones se multiplient, les papiers, les charges, et pour arriver à caler au milieu de tout cela un temps de famille, un temps avec les amis, un temps en Eglise ou un temps de repos, que faisons-nous ? Nous devons ouvrir nos agendas pour prendre date, comme on le ferait pour un rdv à la banque !
Alors, deux questions s’imposent pour moi : Où vont nos forces ? Où est notre énergie ?
Ces questions se posent à différents niveaux : dans ma vie de famille, dans mon travail, dans ma vie quotidienne, dans l’Eglise ! Je suis convaincue que ces deux questions peuvent faire échos à chacun de nous aujourd’hui : Où vont mes forces ? Où est mon énergie ?
Face à ces questions, Esaïe donne une voie ! Il ne donne pas une réponse, mais une voie, parce que la réponse à ces questions appartient à chacun !
Esaïe 40, 31 : mais ceux qui espèrent dans le SEIGNEUR renouvellent leur force. Ils prennent leur essor comme les aigles ; ils courent et ne se fatiguent pas, ils marchent et ne s'épuisent pas.
Prenons ce verset dans l’ordre :
Ceux qui espèrent dans le Seigneur renouvellent leur force
Le tout début de ce verset est ce que nous oublions parfois dans la frénésie de nos vies, dans le trop plein de ce que nous faisons, dans le tout de nos obligations ! Au cœur de ce que nous vivons se trouve le Seigneur, celui qui relève, réconforte, celui qui donne la force de, le courage de, l’espérance en ce que nous vivons. Il ne gravite pas autour, il est au centre, si nous lui laissons la place, si nous nous autorisons à déposer devant lui nos fatigues, nos paralysies, nos colères, nos questionnements, pour qu’il les porte avec nous, voir même pour nous ! Ce matin, au culte pour les enfants, nous avions le texte du paralytique, et nous avons invités les paroissiens à venir déposer devant Dieu ce qui les laissait sur place, ce qui les empêchait d’avancer !
Cette présence de Dieu au cœur même de nos vies ne va pas nous enlever notre fatigue en un claquement de doigt, par contre, cette présence nous rappelle le besoin du repos, nous permet d’entendre que le bon et le beau que Dieu veut pour nos vies est aussi entre nos mains. Sa présence apaise et nous rappelle que notre vie n’est pas soumise à résultat !
Si nous sommes là aujourd’hui ce n’est pas seulement pour entendre de jolies paroles ou une belle prière, mais c’est bien aussi dans une espérance que cet élan va pouvoir nous faire grandir dans le monde, nous transformer, et c’est parce que Dieu nous permet de le faire, nous aide à le faire, nous porte pour que nous le fassions ! Mais c’est pour lui que nous le faisons, pas pour notre gloire personnelle, pas pour dire que NOUS avons fait ceci ou cela, mais pour que Dieu entende de notre part que nous prenons soin de son monde, de ses enfants, et de l’enfant que nous sommes.
C’est Lui qui nous donne la force de le faire, pas nous, pas nos capacités respectives, c’est Lui ! Cela nous porte à beaucoup plus d'humilité de nous rappeler, continuellement, que si nous sommes là c’est pour et par Un plus grand que nous. Ce ne sont pas NOS forces qui agissent mais celles de Dieu, qu’il nous a donné ! Nous en remettre à lui encore et toujours nous permettra de ne pas nous glorifier nous-même mais bien de le glorifier lui ! Notre fatigue peut aussi venir de là, ne pas assez nous appuyer sur les forces que Dieu nous donne.
Soyons dans la confiance pleine et totale pour nous dire que les projets que nous envisageons, peu importe qu’ils concernent l’Eglise, notre famille, notre travail, mais que nos projets sont guidés et accompagnés par un Autre. Soyons dans la confiance pour entendre ce qu’il veut de chacun de nous pour que nos forces soient renouvelées et non que nous nous épuisions ! Soyons dans la confiance pour trouver chacun notre place pour que ce soit Lui qui soit aux commandes et non nos propres forces ou nos égos. Dieu est à l’œuvre en chacun de nous, n’en doutez pas !
Remettons-le au centre de nos vies et de nos projets, ainsi, là et seulement là nous pourrons accomplir beaucoup plus que ce que nous imaginons !
Une fois que cela est fait, que nous remettons Dieu au centre, que ce passe-t-il ? Ceux qui courent, ne se fatiguent pas ! Nous pouvons courir, mais aucune fatigue ne se fera ressentir ! Mais courir comment ? C’est une course de fond ce n’est pas un sprint c’est certain !
Bien qu’il y ait des champions de sprint dans le monde, ils ont tous commencé par de la course de fond, de l’endurance, ils n’accélèrent qu’à la fin ! Si nous sommes fatigués, si nos muscles nous font mal, si nos engagements nous font mal en nous prenant une énergie qu’on n’a pas ou plus, alors c’est que nous courons un sprint sans d'abord nous être entrainé sur de la course de fond ! C’est toujours plus agréable de voir la ligne d'arrivée s’approcher à grande vitesse, mais quelle joie en retirerons-nous si, en dépassant la ligne, on se rend compte qu’on s’est fait un claquage et qu’il nous est impossible de nous relever ?
Cela ne demande pas d’être expert dans nos engagements, nous n’avons pas besoin de viser l’excellence ou d’attendre d’être vraiment un pro. Mais faire avec ce que l’on a, ce que l’on vit, ce que l’on est !
Prenons le temps de la respiration régulière pour que notre course, dans tous nos projets, soit une course qui nous emmène TOUS loin, et que nous ne perdions personne en chemin !
Et enfin, ce dernier point, ceux qui marchent ne s’épuisent pas, les derniers mots de ce verset, parfois les plus importants !
A quoi sert de courir quand on peut savourer chaque pas ? On nous demande de manger 5 fruits et légumes par jour, et de marcher au moins 30 minutes, pour notre santé ! Pourquoi ne pas faire de même avec nos vies en général, pas seulement le côté corporel, mais aussi tout ce que la vie nous apporte de spirituel ? Pour continuer à être en bonne santé, notre foi doit marcher au moins 30 minutes par jour.
Surtout que, quand certains ne peuvent pas courir, ou pas à la même vitesse que nous, il nous faut marcher avec eux ! Ce n’est pas une compétition, mais une relation. Pas les devancer, mais se mettre à côté pour les accompagner ! Dieu le fait avec nous chaque jour, il marche à nos côtés pour que nous ne nous épuisions pas, à nous de faire de même !
Dans ce verset d'Esaïe, et même de manière générale dans la Bible, Dieu ne promet pas de remplir ce qui perturbe notre actualité, nos vies de tous les jours, par contre, il nous promet de nous aider, de renouveler nos forces, de nous soutenir et de nous ressusciter ! De nous relever !
En fait, ce verset nous remet tout simplement face à la réalité de nos vies ! Où vont mes forces ? Où est mon énergie ? Et si la réponse à ces deux questions était Dieu ? Une réponse tellement simple mais pas si facile à mettre en pratique !
Je sais combien il peut être difficile d'en faire notre réponse, en quoi Dieu pourrait-il m’aider quand je dois faire rentrer dans mon agenda une visite chez le médecin, les devoirs des enfants, les activités en tout genre, le travail et la vie de couple ? Soyons clair, Dieu ne pourra pas mettre 27h dans une journée de 24 ! Si seulement ! Par contre, si, de temps en temps, nous prenions ne serait-ce que 2 minutes pour s’en remettre à Lui, alors il renouvellera nos forces, il nous permettra de courir sans se fatiguer, de marcher sans s’épuiser ! Je vous l’assure, seulement 2 minutes, avant de sortir de sa voiture pour aller à un rdv, seulement 2 minutes en marchant pour aller chercher ses enfants au foot ou à la danse, seulement 2 minutes de pause, de moment où on décide de laisser Dieu se rendre présent en nous ! Ça fait un bien fou ! Qu’avons-nous à perdre à essayer ?
Je n’ai pas simplement choisi de lire ce soir le verset dans Esaïe mais j’ai également pris un texte dans l’évangile de Luc ! Ces textes peuvent se répondre clairement, ou, en tout cas, nous donnent des voies complémentaires ! Le texte d'Esaïe peut nous donner une solution très personnelle, quand le texte de Luc peut nous donner une solution communautaire aux questions que nous nous posons depuis le début !
Dans le texte de Luc que nous avons lu, on nous parle de Jean-Baptiste qui annonce la venue de Jésus, qui, lui, baptisera d'Esprit ! Tout cela part d'une question DES foules : que devons-nous faire ? Ce à quoi Jean-Baptiste répond : partagez et n’exigez pas plus que ce qui vous a été ordonné ! Et oui, à nous aussi de ne pas éparpiller l’énergie et les forces de celui qui est en face de moi !
Mais, il y a autre chose qui est très intéressant dans ce texte si nous y regardons bien ! C’est assez subtil mais très parlant : le début de ce texte commence par DES foules, enchaîne plus loin avec LA foule et termine par LE peuple. Et que s’est-il passé au milieu ? L’annonce de la venue de Jésus, la Parole de Dieu incarnée en une Homme ! Par l’annonce de la Bonne Nouvelle ils sont passés d'une foule d'inconnus disparates à un peuple en cohésion ! Et que se passe-t-il quand il y a rassemblement ? Nous pouvons distribuer les forces, nous pouvons répartir nos forces ! Et face à un seul qui s’épuisera de toutes ses forces, 15 personnes unies ne s’épuiseront pas ! Cela me fait penser au texte dans le livre de l’Ecclésiaste (4, 9-12) : Deux valent mieux qu'un […] Car, si l'un tombe, l'autre relève son compagnon ; mais quel malheur pour celui qui est seul et qui tombe, sans avoir un autre pour le relever ! Si quelqu'un peut maîtriser un homme seul, deux peuvent lui résister ; la corde à trois brins ne se rompt pas vite. Et cela est valable dans toutes les facettes de nos vies, pas seulement dans l’Eglise, mais quotidiennement ! Nous avons d’ailleurs abordé ce texte ce matin avec au culte pour les enfants ! L’entraide, la main tendue à l’autre pour lui permettre de s’approcher de ce qui est source de vie, le Seigneur.
Nous avons tendance à souvent parler d'un Dieu qui vient à nous, et c’est vrai, mais peut-être lui attend-il aussi que nous venions à lui ?!
Soyons confiants dans l’avenir quand bien même quelques points nous feraient douter ! Face à ce que Dieu nous donne comme beauté pour notre vie et notre église, arrêtons de mettre au premiers plans les détails qui nous angoissent, ou nous nous épuiserons, physiquement, psychologiquement, et pire encore, spirituellement, avant même d'avoir pu entrevoir la terre promise ! Recentrons nos forces sur Dieu, acceptons qu’il soit aux commandes dans toutes les facettes de notre vie !
Remettons Dieu au milieu de nos vies et de nos projets, ne serait-ce que 2 minutes par jour, ainsi nous serons dans une confiance pleine et totale que, quoiqu’il arrive, nous ne nous essoufflerons pas, mais nous deviendrons des sportifs de hauts niveaux, pour Dieu et par Dieu !
Amen !