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La bonne nouvelle, de proche en proche…

Prédication du dimanche 15 septembre 2019 (culte de rentrée), par les pasteurs Christian Baccuet et Andreas Lof

Lecture : Jean 1, 35-51

Prédication à deux voix des pasteurs Christian Baccuet (CB) et Andreas Lof (ALo).

 

CB – Nous venons de donner une Bible aux enfants entrant à l’école biblique et aux adolescents entrant au catéchisme. C’est un cadeau d’une valeur inestimable ! Car ce livre contient un trésor de paroles, d’histoires, de prières, d’interrogations, de témoignages de foi, de situations de vie. Au cœur de la foi chrétienne, la Bible est essentielle, et chacun est appelé à la connaître, la lire, la méditer.

ALo – Cette Bible est au centre de nos vies personnelles, et j’espère que vous la lisez régulièrement ! Elle est au cœur de notre vie d’Eglise. Elle l’est notamment à l’école biblique et au catéchisme, comme au pré-KT et au jardin biblique. Elle l’est aussi dans les groupes où nous la lisons ensemble, le lundi soir (cette année autour du livre de Jérémie), le mercredi soir (cette année en parcourant les lettres de Paul aux Corinthiens), dans les groupes de maison et, nouveauté cette année, en journée aussi ! Le GPS vous donne toutes les indications et les dates.

CB – Et elle est, bien sûr, au cœur de nos cultes. Aujourd’hui, nous vous proposons de lire un texte de l’évangile de Jean. Nous l’avons choisi pour ce matin car il nous semble porter ce mouvement d’une parole qui nous appelle, dans laquelle le Christ se donne à nous, nous invite à une foi personnelle, et nous appelle à témoigner par notre vie.

ALo – Ce livre est un trésor, parce qu’il contient une parole de Dieu pour nous, pour chacun de nous, aujourd’hui. Alors, pour qu’il ne reste pas un texte écrit mais que nous y entendions Dieu parler à notre cœur, nous lui demandons d’inspirer notre écoute, comme il a inspiré ceux qui l’ont écrit.

 

Brève prière d’illumination

Lecture : Jean 1, 35-51

 

CB – Une chaîne de témoins

Ce récit nous rapporte comment les premiers disciples de Jésus ont été appelés à le suivre. Une première chose me touche, dans ce récit : c’est que l’Evangile se répand par la parole qui se transmet de l’un à l’autre, comme dans une chaîne d’invitations. La Parole de Dieu se transmet par la parole des hommes et des femmes. De vraies personnes, dont l’évangéliste nous dit le nom – et c’est très émouvant d’entendre le nom de ces hommes qui, tour à tour, vont être touchés par le Christ puis inviter un autre à cette rencontre.

Cela se vit de proche en proche, dans un cercle qui s’élargit. Première étape : Jean-Baptiste se trouve avec deux de ses disciples et ils voient Jésus qui marche. Jean le désigne à ses disciples, et les deux disciples se mettent à suivre Jésus. Deuxième étape : l’un des deux disciples, André, se dépêche d’aller trouver son frère, un homme nommé Simon, pour lui dire qu’il a trouvé le Messie. Alors Simon se met à suivre Jésus. Troisième étape : Jésus se met en route vers la Galilée (sans doute accompagné par les trois hommes qui viennent de devenir ses disciples) et il rencontre Philippe, un homme du même village qu’André et Pierre. Et Philippe se met à suivre Jésus. Quatrième étape : Philippe se précipite chez Nathanaël pour lui raconter cela. Nathanaël se méfie (« quelque chose de bon peut-il venir de Nazareth ? », le village de Jésus, bourgade quasi inconnue). Et Nathanaël se met à suivre Jésus. Cela se répand de proche en proche, et ainsi le cercle s’élargit. Deux disciples, puis un frère, puis un concitoyen, puis un homme qui va passer de la méfiance à la confiance…

C’est une chaîne d’invitations. Chaque fois qu’un homme est touché par sa rencontre avec Jésus, il s’empresse d’aller la proposer à quelqu’un d’autre. C’est par l’intermédiaire des disciples que la bonne nouvelle se transmet. L’Evangile se transmet ainsi de personne à personne. C’est par nous que passe l’appel du Christ. Pour qu’une autre personne rencontre Jésus, il nous faut l’inviter !

Je voudrais ici simplement partager la joie que nous avons eu hier soir au catéchisme d’accueillir un nouveau catéchumène ; il est venu parce que sa cousine, qui a confirmé il y a deux ans, lui a dit que c’était super et qu’il vienne à son tour ! Partager l’Evangile, c’est souvent tout simplement être un lien pour un autre, tout proche de nous, même s’il est peut-être encore éloigné du Christ. C’est ainsi que la bonne nouvelle se transmet, de proche en proche. C’est une invitation… à inviter ceux qui nous sont proches à nous rejoindre et à permettre au cercle de ceux qui sont touchés par le Christ de s’agrandir doucement !

 

ALo – Le cercle d’amis du Christ

Eh oui, se cercle s’est agrandi. Et comment ! Deux mille ans après, ce cercle d’amis du Christ, hommes, femmes, enfants dépasse sur terre les deux milliards. Et ces amis du Christ se trouvent dans tous les pays du monde. Et nous l’ignorons parfois mais ce cercle continue bel et bien à s’élargir encore puisqu’aujourd’hui l’Eglise grandit dans le monde en Afrique par exemple, mais aussi et d’une manière spectaculaire en Chine.

Le cercle d’amis de Jésus continue à grandir et cela au-delà de toutes les frontières possibles de peuples, de cultures, voire de religions. Parce que le Christ appartient à tous les hommes et que son message est pour tous les hommes.  Mais justement, essayons de redire pourquoi. Pourquoi tant d’hommes et de femmes ont mis ou mettent leur confiance en lui et cela depuis André, Simon, Philippe et Nathanaël.

Je me risque à donner une réponse mais avec une parole de Jésus lui-même qui est dans notre texte. Jésus dit à Nathanaël qu’il verra le ciel ouvert et des anges qui descendront sur le Fils de l’homme. Oui, on peut dire que Jésus est celui qui a ouvert le ciel pour nous : mieux que personne il nous a parlé de Dieu, révélé Dieu. Il nous a fait connaître le vrai visage de Dieu non pas seulement par ses paroles mais aussi ses actes, sa manière de vivre et même sa manière de mourir. Dans sa vie et sa mort il nous a révélé Dieu comme Celui qui nous aime d’un amour total, sans condition. En Jésus le ciel s’est ouvert pour nous.

Et si les anges descendent sur le Fils de l’homme, c’est-à-dire Jésus, cela veut dire que Dieu désigne Jésus comme son Fils et aussi je pense comme l’homme véritable, tel que Dieu l’a voulu et cherché. Jésus est l’homme vraiment à l’image de Dieu. Jésus nous montre notre identité la plus profonde, celle que Dieu nous donne. Voilà le trésor pour notre vie que nous trouvons en Jésus : le chemin vers Dieu et le chemin vers nous même. Mais tout a commencé simplement avec la rencontre d’un homme et l’invitation de le suivre.

 

CB – Une rencontre personnelle

Autour de Jésus, de proche en proche le cercle s’agrandit jusqu’à nous aujourd’hui. Mais une question se pose toujours à nous, comme une réserve souvent : que dire à celui que je rencontre, quels mots pour partager ma foi, quelles doctrines chrétiennes enseigner ? Quelles phrases, quelles démonstrations ? Eh bien, rien de difficile !

Ces premiers hommes qui suivent Jésus sont des gens simples. Et aucun d’eux ne se lance dans une grande explication. Ils témoignent, tout simplement, de ce qu’ils ont trouvé. Avec leurs propres mots : Jean-Baptiste : « voici l’agneau de Dieu ». André : « Nous avons trouvé le Messie ». Philippe : « Nous avons trouvé celui dont parlent la loi de Moïse et les prophètes ». Nathanaël : « Tu es le fils de Dieu, tu es le roi d’Israël ».

Ce qui me frappe, c’est qu’aucun ne répète la phrase qui lui a été dite par celui qui lui a parlé de Jésus. Chacun témoigne différemment du Christ. Chacun dit ce qu’est cette rencontre pour lui, avec ses propres mots, avec sa propre vie. Chacun confesse sa foi à sa manière.

La vie chrétienne, ce n’est pas la récitation de phrases toutes faites, la citation de versets bibliques appris par cœur, la répétition de formules ou de slogans. Le témoignage du chrétien – notre témoignage à chacun – c’est dire ce que je vis de ma petite foi, ce que le Christ m’apporte, ce en quoi l’Evangile m’éclaire, ce que cela ouvre en moi, mes joies et mes espérances, mes doutes et mes questions aussi, la beauté d’une présence qui réconforte…

Témoigner, ce n’est pas parler de Jésus « en soi » – comme d’une théorie –, c’est parler de Jésus en « moi » – comme d’une expérience. Tout simplement, dire même maladroitement ce qui fonde ma vie. Avec mes mots, avec ma vie, avec mon cœur. Sans peur de me tromper, puisque si je parle de moi c’est forcément vrai !

Cela ne veut pas dire vivre chacun dans son coin, seul. Car chacun le partage avec un autre, et cela, ainsi, fait un groupe de disciples, puis une communauté, puis une Eglise. En Eglise, notre foi est revigorée par celle des autres !

 

ALo – Témoigner du Christ par notre vie commune

Et c’est bien Jésus qui l’a voulu ainsi. Dès le tout début de sa mission il a rassemblé des hommes et femmes dans une communauté de vie et de partage, de joie et de solidarité. Parce que ce qui compte pour Jésus c’est que nous mettions son message en pratique, que nous mettions l’amour en pratique. C’est en communauté, par notre manière de vivre ensemble, que nous mettons en pratique le commandement de nous aimer les uns les autres.

Jésus l’a dit lui-même d’une manière très explicite : « à ceci on reconnaîtra que vous êtes mes disciples, à l’amour que vous avez les uns pour les autres ». La qualité de notre vie communautaire, de notre vie fraternelle, que chacun et chacune, du plus petit au plus âgé, puisse trouver sa place et se sente respecté, voilà ce qui est essentiel pour notre témoignage envers les autres. Nos paroles sont importantes mais plus encore nos actes et la qualité de notre vie fraternelle, si nous voulons toucher le cœur des autres.

Et cela est plus vrai que jamais je pense aujourd’hui. Après 2000 ans de christianisme, le discours chrétien passe parfois mal auprès de nos contemporains, trop connu, trop chargé d’histoire ou de pages noires. Mais dans une communauté où l’Evangile est réellement vécu, où rayonnent la fraternité et l’amour et où tous sont accueillis sans exception et jugement, l’Evangile se révèle à nouveau à nous et aux autres comme une puissance de Dieu qui transforme réellement nos vies. Cette puissance de Vie  nous la trouvons d’abord en Jésus, Celui en qui le ciel pour nous s’est ouvert et qui est Puissance de vie nouvelle de Dieu pour nous. C’est la rencontre avec le Christ qui renouvelle et qui renouvellera toujours l’Eglise.

 

CB – Cette rencontre personnelle de chacun avec Jésus a changé la vie de ces hommes. Le nom de Simon est changé, il s’appelle désormais Pierre – dans le monde biblique, cela plus que changer de nom, c’est toute la personne qui est changée. A Nathanaël, Jésus dit « tu verras des choses plus grandes encore ! ». Il l’ouvre à l’espérance. Et à tous, il annonce : « vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l’homme », phrase qui, en référence au songe de Jacob dans le livre de la Genèse, exprime la relation désormais ouverte entre le ciel et la terre, entre Dieu et les hommes, en Jésus-Christ.

ALo – Tel est le cœur de la vie chrétienne : une rencontre vivante avec Jésus-Christ, singulière, dans une relation personnelle de chacun, sous le regard de Jésus et au bénéfice de son appel qui ouvre des vies à la plénitude de vie. On appelle cela la grâce.

CB – C’est là la bonne nouvelle que nous trouvons aujourd’hui dans ce récit. Voilà pourquoi il est si important de lire la Bible. C’est essentiel car cela nous met en route avec d’autres dans la rencontre avec le Seigneur.

ALo – Et c’est facile, car ce n’est qu’une invitation à recevoir : « viens et tu verras ». Le reste, c’est le Seigneur lui-même qui le fait !

ALo + CB – Amen.