Champion d'espérance
Champion d’espérance
Pentemont-Luxembourg, 26 mai 2024. Prédication du pasteur Christian Baccuet.
Lecture : Philippiens 3, 12-14
Je ne prétends pas avoir déjà atteint le but ou avoir déjà été conduit à la perfection. Mais je poursuis ma course pour m'efforcer de le saisir, car j'ai moi-même été saisi par Jésus Christ. Non, frères et sœurs, je ne pense pas l'avoir déjà atteint ; mais je fais une chose : j'oublie ce qui est derrière moi et je m'élance vers ce qui est devant moi. Ainsi, je cours vers le but afin de gagner le prix que Dieu, par Jésus Christ, nous appelle à recevoir d'en-haut.
Vous avez déjà entendu parler des JOP : les Jeux Olympiques et Paralympiques. Eh bien, désormais, quand vous entendrez parler des JOP, pensez à Paul !
1. Paul
Paul a écrit les mots que nous venons d’entendre aux chrétiens qui vivaient dans la ville de Philippes, en Macédoine, dans le nord de la Grèce. Ils sont pour nous aujourd’hui.
Paul, c’est quelqu’un de très important pour notre foi. Persécuteur des chrétiens, il a découvert Jésus-Christ, il s’est converti et est devenu un grand témoin de l’Evangile. Il a beaucoup voyagé pour porter la bonne nouvelle, il a écrit des lettres, il a aidé à penser ce que voulait dire être chrétien.
On en fait parfois un héros de la foi. Mais il était avant tout un être humain comme nous. Il le dit aux Philippiens : « Je ne veux pas dire que j'ai déjà atteint le but, ou que je suis déjà parfait ! ».
Paul était sans doute assez banal physiquement. Il avait une maladie qui l’handicapait, une souffrance qui régulièrement l’attaquait. Il n’était pas parfait. Il était comme nous. Pas un champion physique, supérieur aux autres. Il était faible humainement, mais il était fort de la force de Dieu. Un champion de la foi, pas par ses qualités personnelles mais par la confiance que lui donnait sa foi en Dieu.
C’est ce qu’il écrit aux chrétiens de Corinthe ; la conviction que Dieu lui dit : « Ma grâce te suffit ! Ma puissance s'accomplit au sein de la faiblesse. » Il poursuit : « Je préfère donc bien plutôt mettre ma fierté dans mes faiblesses, afin que la puissance du Christ fasse en moi sa demeure. […] lorsque je suis faible, c'est alors que je suis fort (2 Corinthiens 12, 9-10)
Cela l’a porté toute sa vie, dans des grandes joies comme dans les épreuves. C’est d’ailleurs à une épreuve qu’il compare la vie. Une épreuve sportive.
2. Orienté
Une course. Je n’ai pas encore atteint le but, je continue à courir pour gagner le prix. Je continue à avancer dans l’espérance. Et Paul ajoute quelque chose d’essentiel : « j'oublie la route qui est derrière moi, je suis tendu en avant ».
Nous le savons tous : si nous courons en regardant en arrière, soit nous tombons, soit nous ralentissons et nous nous arrêtons. Pour courir, il ne faut pas regarder derrière. Il ne faut pas non plus regarder ses pieds, sinon on trébuche. Il faut avoir le regard tourné vers devant. Vers le but.
C’est une image de la vie. Si on regarde toujours en arrière, on est vite paralysé par les échecs et les souffrances. Si on regarde seulement le jour présent, on peut trébucher sur un obstacle, glisser dans la boue.
Notre monde fonctionne comme cela. Dans la nostalgie d’un monde perdu, idéalisé, qui coupe toute espérance. Ou dans un temps présent démesuré, où tout se joue tout de suite, sans recul, sans perspective, sans horizon, sans mémoire et sans espérance. Notre monde désespère.
Si on regarde devant, plus loin, on relève la tête, on avance. C’est une image de l’espérance.
Paul, malgré ses faiblesses, a sa vie orientée. Un horizon, un but, un prix à gagner. Une vie utile, un amour à partager, un engagement pour un monde plus juste.
Dans la foi chrétienne, nous sommes porteurs d’espérance. C’est le moteur de la vie chrétienne. Un élan, une dynamique, une promesse, une confiance, une attente active, des engagements. La Royaume n’est pas encore là mais, déjà, nous en sommes les signes, les instruments, l’avant-goût.
C’est notre mission sur cette terre. Rayonner d’espérance, être contagieux d’espérance. Si nous ne le sommes pas, sommes-nous encore « chrétiens » ? Si notre Eglise ne l’est pas, est-elle encore « Eglise » ?
3. Jésus
Paul est orienté par l’espérance. Il court le regard tourné vers l’horizon du Royaume. Et Paul dit une chose essentielle. S’il avance dans la vie, s’il espère et partage, s’il s’engage pour un monde d’amour, c’est parce que quelqu’un l’a appelé à cela, l’a saisi, l’entraîne, le pousse, le porte. C’est Jésus.
Paul écrit : « Je continue à courir pour saisir le prix, parce que le Christ Jésus m'a déjà saisi. […] Dieu nous appelle d'en haut à recevoir le prix par le Christ Jésus ».
L’espérance qui porte Paul, qui oriente sa vie, ce n’est pas une médaille à gagner. C’est un cadeau déjà reçu. La présence de Jésus-Christ qui a bouleversé sa vie, qui a fait de lui, le persécuteur, un témoin d’amour. Un champion d’espérance.
Et ce Jésus, qui le porte, porte aussi les autres. Cette course n’est pas une course à élimination, ou à un seul gagnant. C’est une course ensemble. Paul parle de lui, mais il termine en « nous » : « Dieu nous appelle d'en haut à recevoir le prix par le Christ Jésus. »
C’est portés par Jésus, que nous pouvons ensemble être champions et championnes d’espérance !
4. JOP
Nos vies, comme celle de Paul, peuvent être orientées par Jésus. Jésus qui oriente Paul.
Jésus Oriente Paul. JOP !
Désormais, quand vous entendrez « JOP », pensez à Paul, pensez à votre vie : Jésus oriente Paul. Mettez votre prénom à la place de celui de Paul.
Que chacun, chacune de nous soit champion, championne d’espérance. Chacun chacune, et ensemble.
JOP : que Jésus Oriente notre Paroisse !
JOP : que Jésus Oriente Pentemont-Luxembourg !
Amen