Prier en commun — Église protestante unie de Pentemont-Luxembourg - Communion luthérienne et réformée

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Prier en commun

Dans "De la vie communautaire", le théologien allemand Dietrich Bonhoeffer (1906-1945) s’interroge sur ce qu’est une communauté chrétienne (ce qui la fonde, ce qui la constitue et l’anime). Il poursuit sa réflexion sur « comment prier, lire la Bible, dire les psaumes, chanter ensemble, comment vivre sa journée en chrétien, écouter, aider, accepter les autres, confesser ses péchés, servir Dieu ». Dans ce passage, Bonhoeffer donne une place prépondérante à la prière dans la vie communautaire chrétienne.

La parole de Dieu, la voix de l’Église et notre prière vont ensemble. Nous avons à parler maintenant de la prière en commun. 

«  Si deux d’entre vous s’accordent pour demander une chose quelconque, elle leur sera accordée par mon Père qui est dans les cieux », (Matthieu 18,19). 


De tous les éléments du recueillement communautaire, c’est la prière qui nous réserve les plus grandes difficultés, car ici c’est nous-mêmes qui devons parler. Nous avons entendu la parole de Dieu, nous avons pu nous unir au chant de l’Église ; il s’agit maintenant de prier Dieu ensemble, et cette prière doit être notre parole, notre prière pour le jour présent, pour notre travail, pour notre communauté, pour les soucis et les péchés particuliers qui pèsent sur nous tous et pour tous les hommes qui nous sont recommandés. 
Ou bien n’aurions-nous vraiment rien à demander pour nous, et notre besoin de prier en commun, de notre propre mouvement et avec nos mots à nous, serait-il inadmissible ? 
Quoi qu’on puisse dire, il est simplement impossible que des chrétiens appelés à vivre ensemble sous l’autorité de la Parole ne soient pas amenés à adresser aussi ensemble à Dieu leurs prières personnelles. Ils ont à présenter à Dieu les mêmes requêtes, les mêmes actions de grâces, la même intercession, et ils doivent le faire joyeusement et avec confiance. Toute timidité, toute crainte de s’exprimer librement devant les autres doit ici disparaître. Car il s’agit de laisser un de nos frères exposer à Dieu la prière de la communauté en toute simplicité et sobriété. 
Mais il faut également faire taire en soi toute tendance à juger et à critiquer celui qui prie, car les faibles mots qu’il prononce sont dits au nom de Jésus-Christ. 
La prière en commun est en fait l’élément le plus naturel de la vie chrétienne communautaire, et s’il est bon et utile que nous cherchions à la modérer pour lui conserver sa pureté et son caractère biblique, nous ne devons cependant pas étouffer la liberté de son élan, qui est nécessaire ; car son Seigneur a fait reposer sur cette forme de prière une grande promesse. 

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